mer, 4 octobre 2023

Éditorial

Retrouvez toutes les réflexions de nos éditorialistes sur l’actualité de la communauté maghrébine au Canada.

Étudier dans les Universités Canadiennes: que choisir?

Montréal 24 Novembre 2018 – Quoi de mieux que de terminer ses études au Canada, ces dernières années les universités canadiennes font jaser de nombreux étudiants étrangers.  Programmes de formation variés et de bonne qualité, de nombreux programmes assurés en français et en anglais. Et le point le plus important est que la majeure partie des universités canadiennes sont ouvertes aux étudiants étrangers.

La seule exigence demandée par ces universités ( hors Québec) est d’avoir un niveau minimum en langue anglaise : soit 6.5 à l’examen de IELTS et 83 à l’examen du TOEFL.

Pour les besoins de l’article,notre chroniqueur de  » Journal La Voix du Maghreb  » a fait le tour de douze (12) universités canadiennes sur cinq provinces du canada différente ; 4 universités dans la province du Québec ( province à majorité francophone) , 4 universités dans la province de l’Ontario ( province à majorité anglophone), 2 universités dans la province de la Colombie Britannique (British Columbia, province à majorité  anglophone) , une université dans la province du Nouveau Brunswick ( province bilingue français/anglais) et une université dans la province de la Nouvelle écosse.

Les Universités de la province du Québec

Le Québec est une province située dans l’est canadien. Les cours sont dispensés en Français et en Anglais dans les universités de cette province;les étudiants maghrébins les fréquentent  car les prix des établissements universitaires sont moins chers que le reste du Canada .

  • Université de Montréal

C’est la plus grosse université du Québec et la troisième du Canada en terme de dynamisme et de recherche. En plus elle se situe en plein cœur de la ville de Montréal.

Elle comprend 16 facultés sur quatre campus ; Mont Royal, Longueuil, Terrebonne et Laval, et assure des cours bilingue français/anglais  à presque 67 000 étudiant dont 9005 étudiants étrangers. Il faut compter pas moins de 8200 CAD par trimestre pour s’assurer une formation dans cette université.

  • Université de Trois Rivières

C’est une petite université de région qui dépend de l’université de Québec. Comme son nom l’indique elle se situe dans la ville de Trois Rivières qui est à mi-chemin entre les villes de Québec et Montréal.

Elle comprend qu’un seul campus qui assure 275 programmes d’études en bilingue français/anglais pour presque 15000 étudiants dont 788 étudiants étranger. Il faut compter au moins 8000 CAD pour une formation dans cette université.

  • Université de Laval

C’est la première destination des étudiants maghrébins. L’université de Laval est l’université francophone la plus veille du continent américain.  Elle se trouve au plein cœur de la ville de Québec et c’est aussi la moins chères de toute la province. Mais pas seulement, c’est une université reconnue pour la qualité d’enseignement qu’elle assure.

L’université de Laval assure 422 programmes d’études en bilingue français/anglais pour 60 000 étudiants dont 4800 étudiants étrangers ( soit 12% de l’effectif) sur ses trois campus ; Vieux-Québec, Basse-Ville et Haute-Ville.

Pour les tarifications, il existe quatre prix pour l’université : un prix québécois (2900 CAD), un prix canadien hors Québec (7700 CAD), un prix français (8000 CAD) et un prix étudiants étrangers (20 000 CAD).

  • Université de Bishop ( Bishop’s University)

C’est une petite université située à Sherbrook, située à une centaine de kilomètres de la ville de Montréal.

Elle comprend qu’un seul campus qui assure cent programmes dans les domaines du business, l’éducation, la science sociale et la science naturelle pour pas moins de 2756 étudiants dont 15 % d’étudiants étrangers. Il faut compter pas moins de 17 000 CAD par année pour s’assurer une formation dans cette universsité.

Attention : En plus du permis d’études, il ne faut pas oublier de faire une demande de CAQ (Certificat d’acceptation du Québec) pour pouvoir étudier au Québec. Coût : 109 CAD.

Les Universités de la province de  l’Ontario

L’Ontario est le poumon économique et universitaire du Canada ; c’est la province la plus peuplée du pays. Les universités de l’Ontario proposent des programmes bilingues français/anglais et des logements très abordables dans les campus universitaires .

  • Université de York

C’est la mythique université de Toronto, son campus principal qui est KEELE se trouve à pas moins de 30 minutes du centre de Toronto et est très facile d’accès.

 Par-contre son second campus qui est GLENDON se situe dans le centre-ville de Toronto et il bénéficie d’une incroyable renommée. On trouve à l’intérieur de ce dernier, un magnifique parc, une rivière et un manoir.

Les deux campus de l’université de York peuvent recueillir à eux deux plus de 55 000 étudiants (53 000 pour KEELE et 2700 pour GLENDON) avec 5462 étudiants étrangers. L’université de York dispose de 200 programmes d’études en bilingue français/anglais. Le coût moyen des programmes est de 20 000 CAD.

  • Université d’Ottawa

La dite université est située en plein cœur de la ville d’Ottawa sur la colline du parlement,  c’est l’une université bilingue la plus importante de l’Amérique du nord.

On y trouve plusieurs domaines d’études ; dont le droit, l’éducation, la médecine… et bien d’autres domaines.

L’université d’Ottawa accueille 84 000 étudiants, dont 5000 étrangers. Elle comprend 10 facultés. Il faut compter dans les environs de 20 000 pour le coût moyen d’une formation au sein de cette prestigieuse université.

  • Université La Cité Collégiale

C’est une université professionnelle. Les programmes vont de 1 à 3 ans et mène à un emploi concret.  On peut trouver cette université dans différentes ville de la province : Ottawa, Orléans, Hawkesbury, Alfred et à Toronto.

Cette université propose aussi des cours à distance.

L’université assure des formations dans différents domaines ; Agriculture, maçonnerie, plomberie, administration, média et communication, santé, hôtellerie, … Il existe 90 programmes d’études.

L’université La cité Collégiale assure des formations bilingues français/anglais  pour plus de 4200 étudiants. Il faut compter entre 2000 et 7500 CAD pour s’assurer une formation dans ladite université.

  • Université de HEARST

C’est l’unique université entièrement francophone de la province de l’Ontario. La ville de Hearst est une ville francophone d’environ 5000 habitants qui se trouve au beau milieu de la province à 1000 km de Toronto.

L’université de HEARST comprends trois campus Hearst, Timmins et Kapuskasin. Elle assure 40 programmes d’études dans les domaines de la traduction, la psychologie et l’Administration. Il faut compter 10 000 CAD pour s’assurer une formation dans cette université.

Les Universités de la province de La Colombie Britannique

 La Colombie britannique est une province à 100% anglophone . Elle est située sur le cote pacifique du Canada .

  • L’université deThompson Rivers  (Thompson Rivers University)

Le campus principal de l’université de Thmpson Rivers se trouve dans la ville Kamloops qui se situe à 350 km de la ville de Vancouver, c’est une ville 90 000 habitants et les prix sont beaucoup moins chers qu’à Vancouver. La vie sur ce campus est très riche par des activités sportives, voyages, visite.

L’université assure 100 programmes d’études qu’en anglais dans les domaines : de l’éducation, la science, le tourisme et les IT sur ses deux campus ; William Lake et Kamloops pour 13 000 étudiants dont 1750 étudiants étrangers.

Il faut compter pas moins de 7900 CAD par année pour avoir une place dans cette université.

  • L’université de l’ile de Vancouver  (Vancouver Island University)

Pour les personnes qui veulent vire à Vancouver, l’université de Vancouver Island leur offre cette possibilité. Le campus se trouve sur l’île de Vancouver. L’île compte 750 000 habitants.

L’université assure 100 programmes d’études qu’en anglais dans les domaines : du business, l’administration, l’art et l’éducation sur ses quatre campus ; Nanaimo, Parksville, Cowichan et Powell River pour presque 17 000 étudiants dont 1800 étudiants étrangers.

Il faut compter pas moins de 7900 CAD par année pour avoir une place dans cette université.

Les Universités de la province de la Nouvelle Eco

La Nouvelle Écosse est une province située sur le cote atlantique du Canada

  • L’université de  Dalhousie (Dalhousie University)

C’est la grande université de la Nouvelle Ecosse, elle assure 180 programmes d’études en bilingue français/anglais dans les domaines de l’agriculture, la science, l’architecture, les études d’Ingéniorat, la santé et le management sur ses deux campus ; Halifax et Truro pour 18 500 étudiants dont 14 % d’étudiants étrangers.

Pour s’assurer une place dans cette université, il faut compter au moins 9000 CAD l’année.

Les Universités de la province Nouveau Brunswick

Le Nouveau Brunswick est la seule province bilingue du Canada . Elle est frontalière des États-Unis.

  • Université de Moncton

C’est une petite université à taille humaine, très internationale et connue par ses prix raisonnables.  Elle a le ratio de professeur par élève le plus élevé du Canada avec 1 professeur pour 14 étudiants.

L’université assure 180 programmes d’études en bilingue français/anglais dans les domaines : de l’administration, l’art, les sciences sociales, le droit, l’ingénierie, la santé et l’éducation sur ses trois campus ; Moncton, Shippagan et Edmundston pour environ 4738 étudiants dont 19% d’étudiants étrangers.

Il faut compter pas moins de 11 000 CAD par année pour avoir une place dans cette université.

Par Amine Kenida 

Les Maghrébins au Québec : l’Intégration en questions

Par Radouane Bnou-nouçair

La communauté maghrébine vient d’exprimer,  à deux occasions, cet été, un fort sentiment d’appartenance aux pays d’origine. Ces explosions de joie forcent le respect  mais  posent, paradoxalement, le problème de l’intégration au pays d’accueil.

La communauté maghrébine au Québec a eu, cet été, deux occasions d’exprimer tout son amour et un très fort sentiment d’appartenance aux pays d’origine.

C’est ainsi que les algériens sont sortis, au début du mois de juillet,   dans les rues de Montréal, notamment  sur  Jean Talon, pour manifester  leur bonheur et la joie que leur a procuré l’excellent parcours de la sélection nationale  d’Algérie en coupe du monde de football  organisée au Brésil.

Quelques jours plus tard, les marocains, par milliers, se sont regroupés dans les parcs de Montréal, pour  exprimer  leur indéfectible attachement à la monarchie marocaine à l’occasion de la fête du trône (anniversaire de l’intronisation du Roi Mohamed VI) et, du même coup, extérioriser leur amour du pays d’origine.

Les paradoxes des manifestations expansives

Ces manifestations de joie  expriment indéniablement le profond attachement de l’ensemble des maghrébins à leurs pays d’origine; ce qui est légitime et très compréhensible.

Cependant, elles soulèvent  inévitablement des questionnements qui illustrent  un certain nombre de paradoxes.

Le premier paradoxe : comment se fait-il que des personnes qui ont choisi de quitter volontairement  leur pays d’origine, éprouvent le besoin, même légitime, de lui  exprimer de manière expansive leur amour?

Deuxième paradoxe : Vivant au Québec et au Canada, Comment peut-on expliquer, lors de ces deux manifestations, la rareté ou la quasi absence  de  drapeaux du Québec et du Canada qui auraient pu exprimer une certaine adhésion au pays d’accueil. Certains diront que ce sont des activités spécifiquement maghrébines mais cela  n’empêche pas de poser la question.

La question qui tue

Ces paradoxes poussent vers la question qui tue : Ces manifestations de joie sont-ils l’expression d’un amour expansif pour les pays d’origine ou illustrent-elles la situation d’une  communauté en train de se recroqueviller sur elle-même suite à une intégration incomplète?

D’où  la nécessité de soulever la problématique de l’intégration de la communauté  au Québec.

Les principaux problèmes d’intégration de la communauté  sont de deux ordres : économique et culturel.

L’intégration économique et le chômage des maghrébins

L’immigration maghrébine au Canada présente, au moins, trois caractéristiques spécifiques : elle est récente, de qualité (la plupart des membres  maîtrisent  le français et sont titulaires  de diplômes d’études supérieures) et  elle est volontaire.

L’effectif de la communauté (pas loin de  200.000 maghrébins  sont installés au Canada, dont 80% au Québec) est devenu relativement important. C’est pourquoi, il est nécessaire de rappeler  l’évolution de sa situation depuis le début de cette immigration.

Malgré un potentiel d’intégration plus grand que la moyenne, la communauté maghrébine au Canada a subi de plein fouet le chômage, notamment au Québec.

Pour parer aux problèmes du chômage, la communauté a développé un certain nombre de parades. Elles ont  essentiellement consisté en  la reconversion aux métiers en demande (Chauffeurs de taxi, infirmier, éducatrices, etc.)  et  à  la création de petites entreprises (Garderie, boulangerie, boucherie, etc.). Ce qui a permis à la communauté de s’adapter, dans un premier temps en attendant une intégration plus efficiente.

Ces efforts ont été aidés par des mesures gouvernementales encourageant la discrimination positive qui a permis à certaines entreprises de recruter des immigrants maghrébins.

L’intégration culturelle  des maghrébins et l’islamophobie latente

Au Québec, algériens, marocains ou tunisiens sont perçus tous comme maghrébins indépendamment de leurs spécificités et, à ce titre ils sont considérés comme une seule communauté.

Par ailleurs, les médias au Québec, à l’instar de l’ensemble des médias en Amérique du Nord, développent sciemment ou inconsciemment, l’islamophobie. Comme la majorité des maghrébins sont considérés comme des musulmans, ils subissent de plein fouet cette hostilité latente.

Au Québec, ce phénomène de rejet culturel s’est manifesté clairement  à deux grandes occasions : pendant les débats sur les accommodements raisonnables, en 2008, et durant la campagne pour le projet de charte de la laicité, pendant la campagne électorale de 2014.
Ce phénomène est  particulièrement accentué au Québec du fait qu’une grande partie de la population rejette le multiculturalisme, contrairement aux autres provinces du Canada. Et si la grande majorité des immigrants restent attachés au Québec, c’est uniquement pour des raisons linguistiques. Les maghrébins, récemment colonisés par la France restent très attachés à la langue française qu’ils maitrisent parfaitement.

Mais cette situation risque de ne pas durer et le Québec risque dans le futur de perdre sa population maghrébine dès que cette barrière de la langue pourra être contournée.

Les  défis  de la communauté maghrébine au Québec

Ils sont nombreux  et, en les relevant, la communauté maghrébine apportera les solutions adéquates à ses principaux problèmes d’intégration.

Et le plus gros défi  de la  communauté est  le suivant : Comment s’intégrer au pays d’accueil et imposer le respect tout en restant attaché à  sa culture d’origine?

Pour cela, il faudrait, en premier lieu, assurer son indépendance économique, à l’instar des communautés libanaises,  italiennes ou chinoises.

 

Radouane Bnou-nouçair

 

Photo :  photo de festitam Québec maghreb la grande fête