Le Québec doit absolument faciliter l’intégration au travail des immigrants s’il veut maintenir une croissance économique, plaide l’économiste et stratège en chef de la Banque Nationale, Stéfane Marion.
Invité à livrer ses prédictions pour 2015 devant le Cercle finance du Québec et l’Association des économistes québécois section capitale nationale, M. Marion s’est inquiété de la faiblesse de la croissance économique, avec un PIB nominal qu’il anticipe sous la barre des 2% cette année.
Il croit davantage à l’immigration qu’à l’augmentation de la productivité pour stimuler l’économie de la province. «Dans un contexte de vieillissement, les immigrants compteront pour 80% de l’augmentation de la population québécoise au cours des prochaines années», dit-il. Plus que toutes les autres provinces, Montréal a la chance d’accueillir des immigrants éduqués, car 60% d’entre eux possèdent un diplôme universitaire.
Mais ce sont aussi les plus pauvres du pays car leur intégration sur le marché de l’emploi est difficile. Les statistiques suscitent la honte : un immigrant francophone a plus de chances de se trouver un emploi à Toronto qu’à Montréal! Le taux de chômage de ces immigrants de langue française atteint 27% à Montréal, tandis qu’il se situe à 14% dans la ville reine.
«Il faut une politique modulée pour éviter de faire rentrer des gens ici pour les perdre ensuite, a fait valoir l’économiste. La reconnaissance des compétences des immigrants est cruciale et les ordres professionnels font partie de la solution.»
Le Québec perd au profit des autres provinces canadiennes de 20 à 25% des immigrants qu’il accueille chaque année parce que ceux-ci peinent à se faire embaucher ici.
Pétrole
À l’échelle canadienne, Stéfane Marion est préoccupé par la baisse des prix du pétrole car elle peut provoquer un ralentissement important de l’économie des provinces de l’ouest, ce qui aurait un impact de taille sur l’économie canadienne.
Les provinces de l’Ouest ont généré 71% des 200 000 emplois créés au Canada en 2014 (bilan négatif au Québec pendant ce temps). Au total, elles comptent pour 36% des ventes au détail et 42% du PIB national.
L’économiste espère que les exportations canadiennes compenseront le ralentissement causé par une offre de pétrole qui en fait chuter les prix.
Le dollar canadien a perdu 20% de sa valeur au cours des 24 derniers mois et, avec une valeur autour de 0,80$, cela procure aux exportateurs un net avantage compétitif. La reprise américaine et mondiale, à l’exclusion de l’Europe, peut mener à de belles occasions selon M. Marion.
SOURCE: WWW.LESAFFAIRES.COM
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