Emancipation du football féminin en Algérie

L’heure du changement a sonné !

Les Verts d’Algérie sont redevenus les rois d’Afrique, pour la seconde fois de leur histoire, grâce aux exploits de Mahrez et consorts, avec comme architecte de ce merveilleux sacre, un certain Djamel Belmadi. Un renouveau du football national, dont le mérite revient tant aux joueurs qu’aux différents staffs, mais aussi à la Fédération Algérienne de Football. Le travail de tout un collectif, ou l’instance fédérale, présidée par Kheireddine Zetchi, frappait un grand coup !

Autres satisfaction dans le secteur du sport, l’intérêt et le soutien affiché par la FAF, pour le sport féminin, notamment le football, sport suprême en Algérie. Depuis les  années 1990,  période où le foot féminin commençait à se dessiner en Algérie, les décennies n’ont pas favorisé l’émancipation du football féminin, en plus d’une mentalité coincée dans les entrailles coutumières. Aussi, la tension introduite par la guerre civile algérienne dans les années 1990 crée un contexte peu favorable. Les quatre premières participations en coupe d’Afrique passeront ainsi inaperçue, jusqu’à cette 5ème édition au Ghana, en 2018, ou nos Vertes ont affiché, malgré l’élimination précoces au premier tour, une détermination de mieux faire lors des échéances futures, continentales et mondiales.

Sous le feu des projecteurs, entre polémique et comptes à rendre, l’ère Zetchi accordera ainsi plus de considération pour la sélection A féminine et les jeunes catégories, dans un souci de moderniser et créer de nouvelles compétitions sur le plan national, en parallèle des efforts consentis avec l’équipe de Belmadi. En effet, une nouvelle page de modernité s’ouvrait sur la football féminin en Algérie, désormais, promouvoir la présence féminine dans ce sport national, et assurer une certaine rupture avec les méthodes d’un autre âge, devenait une nécessité et une évidence. Un changement profond dans les mentalités arriérées, ou la discrimination n’existerait plus à l’aube d’une Algérie nouvelle.

Le 6 juin dernier, la DTN Direction a arrêté le programme de préparation des sélections nationales jeunes filles, au moment où les U23 hommes, viennent de boucler deux stages, à Alger et Sétif. Avec au programme des U20, sous les commandes de madame Laouadi Naima, la préparation aux  jeux africains de ce mois d’Août au Maroc, qui sera ponctuée par un stage qui s’étalera du 21 juin 2019 au 01 Juillet 2019 au CNSL –Tikjda. De leur côté, les U17 auront au menu de leur  stage au CTN Sidi moussa, du 13 au 20 juin 2019, la préparation aux éliminatoires de la coupe d’Afrique et coupe du Monde 2020, sous la houlette de l’entraineur Rahal Wahiba.

CAN 2018 (Ghana), un tournant pour les Vertes !

Naïma Laouadi, footballeuse algérienne et actuellement sélectionneur de la sélection  U20, est une des porte-drapeaux au Maghreb du droit des femmes à pratiquer ce sport. Le technicienne algérienne avait témoigné lors d’une interview à la presse,datant de 2009, que la femme algérienne avait dû s’imposer pour se permettre de pratiquer un sport uniquement destiné aux hommes. « Il n’y avait pas de football féminin, pas de club, c’était un sport inconnu pour les femmes, c’était totalement nouveau. On ne permettait pas aux filles de jouer au ballon. Dès que mon père allait au boulot, je ressortais pour reprendre la partie de foot. C’était foot, foot et encore foot », avait-elle confié sur la mentalité qui régnait du temps où elle était jeune et avait comme on dit, le foot dans la peau.

Naïma Laouadi (Entraineur U20): « C’était un sport inconnu pour les femmes »

Naïma Laouadi, footballeuse algérienne et actuellement sélectionneur de la sélection  U20, est une des porte-drapeaux au Maghreb du droit des femmes à pratiquer ce sport. Le technicienne algérienne avait témoigné lors d’une interview à la presse,datant de 2009, que la femme algérienne avait dû s’imposer pour se permettre de pratiquer un sport uniquement destiné aux hommes. « Il n’y avait pas de football féminin, pas de club, c’était un sport inconnu pour les femmes, c’était totalement nouveau. On ne permettait pas aux filles de jouer au ballon. Dès que mon père allait au boulot, je ressortais pour reprendre la partie de foot. C’était foot, foot et encore foot », avait-elle confié sur la mentalité qui régnait du temps où elle était jeune et avait comme on dit, le foot dans la peau.

Raouraoua y réfléchissait…

Bien avant Zetchi, du temps de l’ex-président de la FAF, « El Hadj »Mohamed Raouraoua, les initiatives ne manquaient pas quant à la promotion du foot féminin, comme le festival national de football féminin pour les moins de 14 ans, organisé en 2012, on commençait déjà, en effet, à réfléchir au niveau des directions techniques de la Fédération, aux futures équipes nationales U17, U20 et seniors qui allaient jouer en ce temps-là, les compétitions africaines de 2015. Une volonté s’était, certes, exprimée, de la part des instances footballistique algériennes, mais il manquait toujours cette considération essentielle, dont l’encadrement féminin et l’ensemble des joueuse, avait surtout besoin.

Assia Sidhoum, Iman Chebel, et Naila Anais Oularbi, le soccer Québecois en force chez les Vertes !

Au moment où le soccer féminin est de plus en plus pratiqué au Canada, en Algérie, la Fédération Algérienne de Football s’est lancée depuis plus d’une année, sur les traces des binationales, susceptibles de venir renforcer les rangs des différentes sélections nationales algériennes de football. Notre attention s’est rendue en Amérique du Nord, au Canada, ou plus précidémment, au Québec, deux algériennes qui pratiquent le soccer, se sont hautement distinguées. Il s’agit d’Assia Sidhoum et d’Imen Chebel, que le sélectionneur national, Azeddine Chih, avait convoqué en début d’année 2018, pour le compte du premier tour (aller) des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations CAN-2018. Ensuite, durant la dernière édition de la coupe d’Afrique Dame, ce fût sous la houlette de la sélectionneuse Radia Fertoul, que nos deux internationales algériennes ont évoluées au sein des Ladies d’Algérie.

Concernant Assia, après plusieurs aventures footballistiques au Québec, elle fait actuellement partie des joueuses recrutées en fin de saison par le club de D2 française, au Stade Brestois en l’occurrence, sous la coupe du coach Christophe Forest. Au Canada, Assia a évolué au CS Monteuil en semi-professionnel à Montréal et qui a fait toutes les équipes provinciales à Montréal. Après une aventure du côté des États-Unis, dont deux ans en première division NCAA, voilà qu’elle portera la saison prochaine les couleurs brestoises.

Quant à Imen Chebel, elle joue pour l’université de Concordia et pour le CS Longeuil, mais avant, elle a débutée au club de soccer Ste-Julie niveau AA , AAA en u18, par la suite, collégial AAA et enfin universitaire. Le destin de ces deux talentueuses internationales algériennes s’est lié sous les couleurs du pays, une fierté pour la communauté algérienne établie à Montréal, mais surtout pour l’image de la femme algérienne en particulier. L’image d’une combattante, qui a su s’imposer dans la société algérienne, et au sein de la diaspora algérienne de l’étranger, comme une valeur algérienne sûr, le noyau d’une nation en reconstruction.

A.Sidhoum : « Porter les couleurs de l’Algérie, un rêve que j’ai depuis longtemps »

Dans une interview accordée au site électronique algérien, La gazette du Fennec, Assia avait affiché un immense enthousiasme de rejoindre l’équipe de son pays d’origine, et qu’elle ressentait une fierté indescriptible, surtout au moment d’annoncer à ses parents que l’Algérie l’avait sollicitée pour défendre ses couleurs. « Depuis que je suis parti aux États-Unis, j’avais comme seul objectif de rejoindre l’équipe algérienne. J’ai travaillé fort et maintenant que j’y suis, je suis contente qu’on m’ait donné ma chance et j’en suis très fière », avait-elle confié au site sportif algérien. Et d’ajouter au sujet de l’atmosphère qui régnait en sélection : « On est très bien encadré. On ne manque de rien. Tout le monde est vraiment là pour nous et pour répondre à tous nos besoins ». Pour ses ambitions à long terme, Assia n’en manque pas dub tout ! « M’inscrire dans la durée, et après la CAN, pourquoi pas aller en Coupe du Monde ? », s’était-elle fixé d’ores et déjà comme objectif. A l’étranger, la jeune Assia n’a jamais cachée sa grande fierté de représenter son pays d’origine, elle le fit savoir dans un article paru sur Radio Canada : « C’est un rêve que j’ai depuis longtemps. J’étais excitée, J’avais hâte. J’étais très fière. J’avais hâte de partager la nouvelle avec la famille, mes parents, tout le monde », confiera-t-elle sans détour en toute franchise. Le média canadien citera en l’occurrence, l’avis de Assia sur l’importance de ce sport sur l’épanouissement de la femme en générale. « C’est sûr que le foot ça ouvre beaucoup d’opportunités. Ça aide à l’émancipation en quelque sorte. »

I. Chebel : « En rejoignant l’équipe nationale algérienne, j’ai découvert un nouveau football »

Contrairement à Assia, qui a immigré elle et sa famille d’Algérie, en 1988, alors qu’elle n’avait que 2 ans, Imen Chebel elle est née au Québec. Cette dernière décrit le soccer comme une façon de s’extérioriser et s’exprimer. « J’ai toujours adoré les sports. Avec le foot j’ai trouvé un endroit où j’ai pu sortir mon énergie mais aussi tissée des liens avec des gens et partager des émotions fortes », avouera-t-elle sur les colonnes du site sportif algérien, DZ Ballon.  Imen ne manquera pas aussi de préciser qu’après avoir rejoint les Vertes d’Algérie, elle avait découvert un tout autre visage du soccer pratiqué au Canada. « Toute ma carrière, je l’ai vécu ici au Québec, donc toute l’image du foot que j’avais à complètement changé, j’ai découvert un jeu physique et beaucoup plus fluide », ajoute-t-elle. Mais il y a un point commun entre les deux coéquipières, celui de l’amour du drapeau et du pays d’origine, et de conclure : « Il y’a aussi la fierté de représenté son pays donc pas seulement joué au foot mais représenté quelque chose aussi…un très bel accueil de tout le staff et l’équipe comme une grande famille »

Enfin, dans les sections de jeunes dames, et dans la liste établie par la sélectionneuse Naima Laouadi, pour le stage de préparation des U20 pour les Jeux Africains qui auront lieu du 19 au 31 août 2019 à Rabat, au Maroc, le nom d’une autre joueuse de soccer québécoise figure dans cette liste des 20 joueuses convoquées. La jeune Naima et ses coéquipières ont entamé jeudi 1 août ce stage au Centre technique national de Sidi Moussa. Cette jeune canadienne d’origines algérienne évolue actuellement au club de soccer “Nore Dame de Grâce”, à Montréal. 

Par Hamid Si Ahmed